Le 16 juin dernier, la Russie a célébré le 55e anniversaire du vol de la première femme à réaliser un voyage dans l’espace : Valentina Tereshkova. Profitons-en pour revenir sur quelques-unes de ces premières femmes astronautes.

Valentina Tereshkova, la première femme astronaute

Aujourd’hui âgée de 81 ans, Valentina Tereshkova reste jusqu’à présent l’unique femme à s’être embarquée dans une mission spatiale toute seule et détient également le record de la plus jeune femme astronaute (26 ans à l’époque).

Après Youri Gagarine, la Russie décide d’envoyer une femme dans l’espace. 400 candidates se présentent et c’est Valentina, jeune ouvrière du textile, qui a la chance d’être choisie par Nikita Khrouchtchev parmi les 5 finalistes.

Du 16 juin au 19 juin 1963, elle a effectué 48 orbites autour de la Terre à bord de Vostok 6, en 70 heures et 41 minutes, soit plus que le total des heures de vol de tous les astronautes américains de l’époque ! Toute la mission a été contrôlée depuis le sol.

En raison de la guerre froide, la cosmonaute a promis de garder le secret sur un dysfonctionnement grave de son vaisseau. Elle aura dû attendre 30 ans que l’ingénieur à l’origine de la panne en parle ouvertement pour être libérée de sa promesse.

« Je dois dire que mon vaisseau spatial avait un défaut sur un système automatique. Pendant la phase de freinage, le vaisseau était orienté non pas pour la descente, mais pour la montée. Son orbite remontait. Du coup, j’aurais pu ne pas revenir. »

Heureusement, grâce aux instructions transmises depuis la Terre, l’astronaute a pu modifier les réglages et atterrir en Sibérie en s’éjectant comme prévu de sa capsule en parachute à 7000 mètres d’altitude.

 

Ce sera son unique vol. Suite à cette expérience exceptionnelle, elle décide de reprendre ses études et obtient son diplôme d’ingénieur en aéronautique en 1969.

Valentina Tereshkova devient alors instructeur, puis en 1971, membre du comité central du Parti communiste de l’Union soviétique et enfin députée.

Seulement 19 ans après ce vol, en 1982, Svetlana Savitskaïa sera la deuxième femme cosmonaute et la première à sortir de son vaisseau pour aller dans l’espace.

 

Claudie Haigneré, première femme astronaute française

 

Claudie Haigneré, première femme astronaute française

Claudie Haigneré dans le Soyouz pour sa mission Andromède (2001). Crédit : ESA/CNES

Claudie Haigneré, surnommée bac+19, obtient son baccalauréat à quinze ans. Elle commence alors des études de médecine à la faculté de Dijon. En 1981, à vingt-quatre ans, elle obtient un doctorat en médecine à la faculté de Cochin (Paris), ainsi qu’un certificat d’études spécialisées (C.É.S) de biologie et de médecine du sport, puis en 1982, un C.É.S. de médecine aéronautique et spatiale, en 1984 un C.É.S. de rhumatologie et en 1986 un diplôme d’études approfondies (D.E.A.) de biomécanique et physiologie du mouvement. Et en 1992, elle soutient une thèse de physiologie neurosensorielle… Impressionnant…

Pendant 8 ans, elle exerce à l’hôpital Cochin, à Paris, au service rhumatologie. Fascinée par l’espace, en 1985, elle décide de postuler au CNES (le Centre national d’études spatiales). Au bout de 6 mois de sélection, elle est choisie avec six autres personnes parmi 1 000 candidats. En 1996, elle monte à bord du vaisseau Soyouz TM-24 qui la conduit sur la station orbitale russe Mir dans le cadre de la mission franco-russe Cassiopée. Elle y réalise plusieurs expériences médico-physiologiques, techniques et biologiques.

En 2001, elle retourne dans l’espace et rejoint la station internationale (ISS) pour une dizaine de jours dans le cadre de la mission franco-russe Andromède. Ingénieur de bord no 1, Claudie Haigneré réalise un programme expérimental dans les domaines de l’observation de la Terre, de l’étude de l’ionosphère, des sciences de la vie ainsi que des sciences de la matière.

Après sa carrière d’astronaute, elle devient ministre déléguée à la Recherche et aux Nouvelles technologies et ministre déléguée aux Affaires européennes, puis Présidente d’Universcience. Elle est aujourd’hui conseillère auprès du président de l’Agence spatiale européenne.

Sally Ride, la première femme américaine à voyager dans l’espace

Née en 1951 à Los Angeles, Sally Ride obtient un doctorat en physique en 1978. L’année précédente, elle répond à l’annonce de recrutement de la NASA qui veut former le 8e groupe d’astronautes pour les futures missions de la navette spatiale américaine. Pour la première année, la NASA a décidé d’ouvrir son recrutement aux femmes et propose à Sally Ride et cinq autres femmes de rejoindre la NASA en janvier 1978. Le 18 juin 1983, Sally Ride décolle à bord de la navette Challenger (mission STS-7) devenant ainsi la première Américaine et la troisième femme à aller dans l’espace.

Pendant cette mission de six jours, elle participe au déploiement de deux satellites de communication et mène diverses expériences.

Le 5 octobre 1984, elle décolle à nouveau à bord de Challenger (mission STS 41-G), au côté de Kathryn D. Sullivan, son amie d’enfance, qui devient, le 11 octobre, la première femme à effectuer une sortie dans l’espace.

Sally Ride quitte la NASA en 1987 et reprend ses recherches dans le domaine de l’astrophysique puis, en 1989, décide d’enseigner la physique à l’Université de Californie à San Diego. Elle dirige également l’Institut de l’Espace de Californie. En 2001, elle fonde la Sally Ride Science, une société dont l’objectif est d’encourager les enfants du primaire et du secondaire à étudier la science en la rendant amusante et intéressante.

Elle meurt d’un cancer du pancréas en 2012.

 

Kalpana Chawla, la première femme astronaute d’origine indienne

kalpana chawla

Née en 1962 à Karnal en Inde, Kalpana Chawla étudie la construction aéronautique à l’Institut de technologie du Pendjab en 1982. Puis, elle part aux États-Unis où elle obtient une maîtrise de sciences en technologie aérospatiale à l’Université du Texas et en 1988 un doctorat en technologie aérospatiale à l’université du Colorado.

Elle commence alors à travailler pour la NASA et intègre le programme d’astronaute en 1994. Le 19 novembre 1997, elle décolle avec 5 autres membres d’équipage à bord de la navette spatiale Columbia (mission STS-87) et devient la première femme d’origine indienne à partir dans l’espace et le deuxième astronaute indien après Rakesh Sharma. Elle est alors responsable du déploiement d’un satellite. Elle parcourt 10 millions de kilomètres, effectue 252 orbites autour de la Terre avec un total de 375 heures dans l’espace.

Kalpana Chawla part pour un deuxième vol lors de la mission STS-107, malheureusement, la navette spatiale Columbia se désintègre lors du retour dans l’atmosphère terrestre. Kalpana Chawla et les 6 autres membres de l’équipage sont tués lors de cette catastrophe.

 

Eileen Collins, première femme pilote dans l’espace

 

Eileen Collins, première femme pilote dans l'espace

Eileen Collins vient d’un milieu modeste et commence dès 19 ans à suivre des cours de pilotage financés grâce à ses petits boulots. Une bourse lui permet d’être diplômée d’une licence en mathématiques et économie à l’université de Syracuse dans l’État de New York en 1978. Par la suite, elle intègre l’école de pilotage de l’U.S. Air Force et devient en 1979 la première femme instructeur de l’U.S. Air Force et enfin pilote d’essai en 1990. En 1986, elle obtient également un « master of science degree in operations research » dans la prestigieuse université Stanford.

En 1991, elle intègre le corps des astronautes de la NASA.

« Je veux réussir, parce que je sais ce que je représente pour les autres femmes pilotes, civiles et militaires, qui espèrent elles aussi que la Nasa leur donne une chance de piloter une navette. »

Lors de la mission S.T.S.-63 qui a lieu du 3 au 11 février 1995, elle participe en tant que copilote au rendez-vous avec la station soviétique Mir, devenant alors la première femme à piloter une navette spatiale.

En 1999, Eileen Collins est responsable de la mise en orbite du supertélescope à rayons X Chandra, et devient la première femme à prendre le commandement d’une mission. Elle pilote une deuxième navette en mai 1997 (S.T.S.-84), amarrant Atlantis à la station Mir.

« Je n’ai pas de nerfs, pas d’émotion et ne ressens pas de tension (…), j’ai un vaisseau spatial de deux milliards de dollars entre les mains et je ne pense à rien d’autre. »

 

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