Peut-être avez-vous déjà entendu parler de l’astronome français Urbain Le Verrier. Sa renommée repose aujourd’hui principalement sur sa prédiction réussie de l’emplacement sur une huitième planète solaire, maintenant appelée Neptune.  Elle a ensuite été découverte le 23 septembre 1846 par l’astronome Johann Galle à l’observatoire de Berlin. Mais revenons sur le scientifique Urbain Le Verrier.

Jeunesse

Urbain Le Verrier, astronome français, est né le 11 mars 1811 à Saint-Lô, en Normandie. Jeune, c’est un élève brillant. Il suit tout d’abord les cours au Collège Royal de Caen puis du Collège Louis-le-Grand à Paris avant d’entrer à l’École polytechnique en 1831. En vérité, il s’était déjà présenté une première fois au concours d’entrée de l’École Polytechnique, mais sans succès.

Au départ, il s’intéresse surtout à la chimie. À la fin de ses études, il travaille comme ingénieur des Tabacs. Cependant, il démissionne pour commencer une carrière de chimiste sous la direction de Louis-Joseph Gay-Lussac. Pour subvenir à ses besoins, il obtient un poste de répétiteur de mathématiques et donne quelques cours au collège Stanislas.

En 1836, un poste de répétiteur en Chimie sʼouvre à l’École Polytechnique. La candidature de Le Verrier est une fois de plus un échec. Le poste est attribué à Henri Victor Regnault. Par contre, Urbain Le Verrier réussit à obtenir une place de répétiteur de « géodésie, astronomie et machines ». Suite à cet événement, il change radicalement lʼorientation de son travail et se spécialise en astronomie de position et en mécanique céleste.

En 1837, il épouse la fille de son ancien professeur, Lucile Marie Clotilde Choquet. Le couple aura trois enfants : Léon, Urbain Louis Paul et Marie Geneviève Joséphine Lucile.

Découverte de Neptune

Depuis la découverte en 1781 d’Uranus par William Herschel, on sait que la planète se comporte étrangement. Son orbite ne respecte pas les lois de la gravitation de Newton. Il est totalement impossible de représenter le mouvement de la planète en raison de ses perturbations. Urbain Le Verrier décide de se pencher sur le problème. En 1839, son mémoire sur les variations séculaires des orbites des planètes est publié dans les Comptes rendus hebdomadaires de l’Académie des Sciences. Il y traite des perturbations des sept planètes connues.

Encouragé par François Arago, directeur des observations à lʼObservatoire de Paris, il résout au bout d’à peine un an la question des perturbations d’Uranus. Selon lui, ces irrégularités sont provoquées par une autre planète du système solaire, encore jamais observée. Il se lance dans le calcul des caractéristiques de cette nouvelle planète (masse, orbite, position actuelle) et informe l’Académie des Sciences des résultats obtenus le 31 août 1846. Il demande à l’astronome allemand Johann G. Galle de chercher cette planète. Et la planète se trouve bien à l’endroit prévu ! Le 23 septembre 1846, après seulement une heure de recherche, Galle la trouve à moins d’un degré de la position qui avait été calculée par le français. Elle est nommée comme le Dieu des océans : Neptune.

Le Verrier reçoit de multiples récompenses : la médaille Copley de la Royal Society of London, une nomination en tant qu’officier de la Légion d’honneur, une élection en tant que membre adjoint du Bureau des Longitudes, une chaire d’astronomie à l’Université de Paris. Le scientifique français commencera même une carrière politique de député de la Manche, puis sénateur et conseiller général.

John C. Adams a dû s’en mordre les doigts. En effet, un an plus tôt, l’astronome anglais en était arrivé aux mêmes conclusions, mais sans publier son travail… Par conséquent, c’est le premier à avoir publié ses recherches qui est reconnu comme le découvreur de Neptune : Le Verrier.

Fondateur de la météorologie moderne

En 1854, Le Verrier succède à Arago en tant que directeur de l’Observatoire de Paris. Or, à ce moment-là, la météorologie, encore peu développée, dépendait de cette institution. En 1854, Napoléon III se fait surprendre par une violente tempête lors de la guerre de Crimée. 38 navires de commerce et de transport et 3 vaisseaux de guerre, dont le Henri IV sombrent. Il demande alors à Le Verrier de créer un système capable de prévoir l’arrivée de tels événements climatiques. Profitant du développement du télégraphe, Le Verrier et Emmanuel Liais, son directeur adjoint, créent un réseau de stations à travers la France et l’Europe chargé de fournir des relevés à l’observatoire. Dès 1863, la première prévision météorologique destinée au port de Hambourg destinée au port de Hambourg est réalisée. Elle est réalisée à 24 heures grâce à des cartes et bulletins météorologiques quotidiens. Ce réseau et ses prévisions correspondent aujourd’hui à Météo France.

Urbain Le Verrier, tyran à l’Observatoire de Paris

Grisé par son succès, l’astronome français se comporte comme un tyran au sein de l’observatoire et est détesté par ses collègues. En janvier 1870, un appel à l’aide sous forme de mémoire est adressé au ministre de lʼInstruction publique. Treize astronomes titulaires et adjoints de lʼObservatoire démissionnent collectivement. Le Verrier est brièvement relevé de ses fonctions par décret impérial.

L’astronome finit par retrouver son poste et meurt à son bureau en 1877. En 1889, une statue sculptée par Michel Antoine Chapu est placée devant l’Observatoire, où elle se tient toujours.

Statue de Urbain le Verrier à l'observatoire de Paris

Statue de Urbain le Verrier à l’Observatoire de Paris – credits : Observatoire de Paris

 

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Sources

exposition obspm

Linda Hall Library

le blob

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