La mission Apollo 13 « fête » cette année ses 50 ans. Je me rappelle avoir découvert cette histoire incroyable au cinéma ! Il y a quelques années, j’étais allée voir ce film avec Tom Hanks sur grand écran. J’ai alors appris que cet accident terrifiant du programme Apollo s’était réellement déroulé dans l’espace. Revenons sur cette incroyable histoire d’une des missions Apollo.
La troisième mission Apollo à mettre des hommes sur la Lune
Le 11 avril 1970, trois astronautes se sont lancés dans l’espace, prêts à être les prochains humains à marcher sur la lune. Mais les choses ne se sont pas exactement déroulées comme prévu. Après Apollo 11 et Apollo 12, c’est la troisième mission du programme spatial qui doit amener des hommes sur la Lune.
L’équipage
Le commandant de la mission est Jim Lovell. À 42 ans, il a déjà 3 vols spatiaux à son actif avec l’agence spatiale américaine. Il a été pilote de Gemini 7 puis commandant de Gemini 12. C’était également le pilote du module de commande d’Apollo 8.
Jack Swigert remplace le pilote du module de commande Ken Mattingly une semaine avant le départ. La NASA craint que ce dernier déclare la rougeole lors de la mission ! (Vous pouvez d’ailleurs lire mon article sur la quarantaine d’Apollo pour en savoir plus sur leur confinement pour éviter les maladies). Il faut que croire que la malchance a commencé dès le début…
Fred Haise est quant à lui le pilote du module lunaire.
Trois astronautes sont prêts à les remplacer en cas de problème : John Young, Ken Mattingly et Charles Duke.
Décollage d’Apollo 13
Le 11 avril 1970, la fusée Saturn V s’élance une nouvelle fois vers la Lune afin d’envoyer le vaisseau spatial Apollo dans l’espace. James « Jim » Lovell, John « Jack » Swigert et Fred Haise décollent sans accroc du Kennedy Space Center de la NASA en Floride. Mais environ 56 heures après le début de la mission, les choses ne se déroulent pas comme prévu. Les astronautes viennent de terminer une émission télévisée à bord du module de commande, baptisé Odyssey en hommage au film 2001, l’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick. Ils remarquent soudainement une légère baisse de la pression dans la cabine. John Swigert va voir ce qui se passe et vérifie les réservoirs d’oxygène du module de service. À la demande du centre de contrôle de mission de Houston, l’astronaute déclenche le brassage par ventilateur de l’oxygène contenu dans le réservoir numéro 2.
Houston nous avons un problème
L’équipage entend un grand bruit. C’est là que Swigert prononce la célèbre phrase : « Okay Houston, we’ve had a problem here. » (OK Houston, nous avons eu un problème ici.).
Jack R. Lousma, le lien de communication de la mission entre les astronautes et les contrôleurs de vol (le « CAPCOM »), demande à l’équipage de répéter la transmission, et Lovell répond : « Euh, Houston, nous avons eu un problème. »
Vous connaissez probablement cette célèbre phrase sous la version suivante : « Houston, nous avons un problème. » En réalité, cette réplique est prononcée par Tom Hanks qui joue Lovell dans le long métrage Apollo 13.
Que s’est-il passé ?
Ce qu’ils ne savent pas c’est que le vaisseau était déjà endommagé avant leur départ. Le câble d’alimentation du ventilateur était en partie dénudé. Ce câble a provoqué un court-circuit électrique qui a déclenché la combustion de la couche d’isolant entourant le câblage électrique, provoquant le réchauffement du réservoir qui s’est retrouvé à une température de plus de 500 degrés. Suite à la pression engendrée, le réservoir a explosé. À la suite de cette explosion, la puissance et l’oxygène ont rapidement commencé à chuter.
Une question de vie ou de mort
La possibilité d’un atterrissage sur la lune (couramment appelé alunissage) n’a plus de sens. Il faut désormais sauver l’équipage d’Apollo 13. Les astronautes et l’équipe au sol de la NASA doivent immédiatement commencer à réfléchir et travailler ensemble.
L’équipage évacue vers le module lunaire, surnommé Aquarius. C’est désormais leur « canot de sauvetage » dans l’espace. En s’éloignant d’Odyssey ils découvrent des dégâts considérables.
Le problème est que ce vaisseau a été conçu pour transporter deux astronautes jusqu’à la surface lunaire pendant deux jours. Désormais il doit transporter trois hommes sur Terre pendant un voyage de 4 jours. Les astronautes doivent rationner l’eau, ce qui déclenche chez le pauvre Haise une infection urinaire. Et non seulement ils sont à l’étroit, mais ils remarquent que les niveaux de dioxyde de carbone commencent à augmenter dans l’air ! Les conteneurs d’Aquarius ne peuvent pas gérer le dioxyde de carbone supplémentaire d’un troisième passager. Il leur faut éliminer l’excès de gaz carbonique qu’ils rejettent avant qu’il ne devienne toxique !
Les astronautes agissent rapidement et saisissent d’autres cartouches du module de commande, mais ces cartouches sont d’une forme différente et ne cadrent pas tout à fait avec le système de filtration de l’air à bord d’Aquarius. L’équipage doit alors improviser. Un des spécialistes de la salle de contrôle, Ed Smylie, met au point un adaptateur. Sous les directives du Capcom, les astronautes confectionnent donc ce dispositif à l’aide de ce qu’ils ont sous la main : des sacs en plastique, du carton et du ruban adhésif. Grâce à ce bricolage, ils peuvent utiliser les cartouches de rechange des filtres à air du module de commande pour remplacer le filtre à air du module lunaire, d’un format différent.
La question de la trajectoire à prendre est cruciale. Il faut ramener l’équipage le plus vite possible. Mais il reste trop peu de temps pour planifier un retour direct, c’est-à-dire faire demi-tour immédiatement. La moindre erreur enverrait le vaisseau s’écraser sur notre satellite.
Kranz, le responsable des opérations au centre de contrôle décide alors de laisser le vaisseau Apollo continuer sur sa lancée. Il pourra ainsi contourner la Lune et revenir sur Terre avec une légère correction de trajectoire durant le trajet de retour. Par contre, la date du retour sur Terre est repoussée, l’équipage de trois personnes doit séjourner encore plus de 80 heures dans un module lunaire conçu pour alimenter deux astronautes en énergie, air et eau pendant 48 heures seulement. Mais s’ils ne pourront pas mettre le pied sur le sol lunaire, ils auront la chance d’admirer la face cachée de la Lune.
Retour sur Terre
Environ une heure avant leur retour dans l’atmosphère terrestre, l’équipe largue le module lunaire, disant au revoir à la capsule qui les a maintenus en vie pendant leur incroyable voyage autour de la lune. Après avoir fait ses adieux au vaisseau, l’équipage se réinstalle dans Odyssey, lui seul peut les ramener sur Terre grâce à son bouclier thermique.
Les astronautes se préparent à une rentrée et une descente intenses. L’air ionisé autour du module crée une panne totale de communication de plus de quatre minutes pendant que l’engin descend. Le personnel au sol de la NASA est inquiet. Est-ce dû à un problème avec les parachutes ou avec le bouclier ? Si le bouclier thermique a été endommagé par l’explosion dans le module de service, les astronautes risquent de périr calcinés lors de la rentrée atmosphérique ! Lorsque l’équipage rétablit finalement le contact et fait savoir qu’il a atterri en toute sécurité et avec succès dans l’océan Pacifique le 17 avril, tout le monde pousse un grand soupir de soulagement. Les centaines de millions de spectateurs qui suivent le sauvetage depuis 4 jours y compris !
Le film Apollo 13 avec Tom Hanks
Évidemment, cet accident a inspiré les scénaristes américains. Le réalisateur Ron Howard a sorti en 1993 un film racontant l’accident. C’est Tom Hanks qui est choisi pour jouer James Lovell. Kevin Bacon interprète Jack Swigert, Bill Paxton est Fred Haise, Gary Sinise l’astronaute Ken mattingly qui a failli partir. Le directeur de vol Gene Kangz est joué par Ed Harris. James Lovell fait même une apparition dans le rôle de Leland E. Kirkemo, commandant de l’USS Iwo Jimg qui récupère l’équipage à la fin du film. De plus, les transmissions radio sont les bandes originales extraites de la véritable mission Apollo 13.
Ce film est une adaptation du livre Lost Moon: The Perilous Voyage of Apollo 13 (1994) écrit par James Lovell et Jeffrey Kluger, journaliste du Time.
Sources
Grace a une bonne coordination entre Apollo et Houston, d’une grande dose de courage, de sang-froid, d’intelligence, d’inventivite et d’un sens inoui du bricolage, l’equipage fera le tour de la Lune (utilisee grace a son orbite pour mieux revenir sur Terre) et pourra revenir sur Terre. Comme nous l’explique Science et Vie, l’equipage a ainsi pu photographier la face cachee de la lune .